Facebook
Instagram
Youtube

Le Jugement dernier

Domaine(s) :
ISBN : 978-2-87449-029-3
Format : 14.8 x 21 cm
Pagination : 192 pages
Prix : 17€
Parution : avril 2007

Professeur nonchalant, spécialiste des textes sacrés, auteur de quelques livres introuvables : tel apparaît le héros de ce livre. Mais ce n’est sans doute qu’une couverture. Ses vrais combats sont ailleurs. Il se comporte comme un agent double, engagé dans une perpétuelle guerre de l’ombre. Ses adversaires : des « extra-terrestres », des envahisseuses déguisées en femmes et quelles femmes ! Affreusement belles, et mortelles si on relâche sa garde un instant.

« Les tentantes, les possibles, les faciles, les hostiles, les lointaines, les faites pour, les rapides, les trop tôt, les trop tard, les promises, les perdues, les indispensables sinon on sera malheureux, les vraiment belles: je ne voyais qu’elles du matin au soir. Elles surgissaient de partout. Inoffensives sauf pour moi. Elles étaient mêlées à la vie courante, elles exerçaient des métiers, elles prenaient le métro, elles faisaient des emplettes. Pourtant je savais bien qu’elles n’étaient pas originaires de la planète Terre. Leurs fins n’étaient pas nos fins. Déguisées en humains ordinaires, elles répandaient leurs charmes, jetaient des sorts. Elles avaient le pouvoir de rendre fous ceux qui voyaient l’invisible. J’étais fou d’elles, fou de toutes, en effet. »

Le personnage central inventé par Luc Dellisse est hanté par un désir d’absolu, qui s’incarne dans la quête passionnée des femmes. Tout l’y ramène sans cesse, quels que soient ses détours. Il n’est pourtant ni un jouisseur, ni un séducteur. Il ne collectionne pas, il dilapide au contraire ses forces dans une course sans fin. Il ne cherche pas à vaincre, mais à comprendre le secret des choses, là où il n’y a sans doute rien à comprendre.

Est-ce la raison pour laquelle il est devenu chercheur en littératures comparées : dans l’espoir de saisir enfin ce qui le brûle ? Il attache une attention particulière à certains passages de la Bible : l’Épitre aux Corinthiens, l’Évangile selon saint Jean et surtout, l’Apocalypse, mise en forme théâtrale du Jugement dernier. Mais à l’évidence, il considère ce livre célèbre comme un ensemble de textes curieux et cryptés : il y trouve davantage un espace de recherche qu’une dimension sacrée.

Dans Le Jugement dernier, l’érotisme n’est qu’une des figures du récit, au même titre que la passion des voyages, que la recherche de la face cachée du monde, que le désir de lumière. C’est une fable et non un récit psychologique. Tout y est plus étrange que nature. On se croirait dans un théâtre d’ombres chinoises ; les personnages y projettent sur le mur des figures démesurément agrandies et transformées, jusqu’à devenir étrangères à ce qui les a enfantées.

« Pour me fuir, j’ai mis les bouchées doubles et j’ai noué sept relations simultanées. Elles n’avaient en commun que d’appartenir aux mêmes journées, au même printemps. Elle étaient si différentes l’une de l’autre qu’elles avaient l’air de notes alternées sur la gamme du temps. Ce fut ma saison des sept jeunes filles. Elles ont duré aussi longtemps que ce printemps crépusculaire. »

Le Carnet et les Instants

« Le Jugement dernier s’avère finalement un objet à double tranchant : auto-analyse de la hantise sexuelle, mais aussi exploration d’une vocation littéraire apparaissent peu à peu comme un jeu de pile et face, sans parti victorieux, sauf provisoirement. Avec ce texte, Luc Dellisse apporte ce qui manque depuis longtemps au genre : le style, l’intelligence, la vitesse, bref la littérature. »

Jeanne Duparc, Le Carnet et les Instants n° 147, mai 2007

Lire l’article complet sur le site de la Promotion des Lettres

Le Vif / L’Express

« Pour peu, on parlerait d’un roman à clé (le côté “fable”). D’ailleurs, on en parle. Parce que, finalement, cette voie de l’érotisme – suivie avec une santé d’athlète et souvent avec une précision de reporter d’alcôve – apparaît moins comme une complaisance coquine que comme le moyen le plus pudique (oui, oui) d’exprimer une autre passion tout aussi dévorante, aussi aléatoire et surtout aussi mystérieuse : celle que l’on – qu’il – peut nourrir pour la littérature. »

Ghislain Cotton, Le Vif/L’Express, 29 juin 2007

Le Soir

« Luc Dellisse, ce fin styliste, s’essaie au roman érotique. Il en a les moyens, le raffinement, et aussi l’ironie. »

Jacques de Decker, Le Soir, 6 juillet 2007

Le Soir Magazine

« Don Juan a connu mille et trois femmes et le héros de ce Jugement dernier répertorie pas moins de mille conquêtes. […] Durant près de 200 pages, il brosse avec talent mais sans voyeurisme, ni érotisme, sa quête passionnée des femmes et son désir d’absolu. »

Joëlle Smets, Le Soir Magazine, 1er août 2007

Newsletter