Lectures
« Avec cet ouvrage, Nathalie Heinich, tout en portant un hommage aux survivants et aux chercheurs, à tous ceux qui ont travaillé et travaillent afin de ne pas laisser tomber dans l’oubli des événements de notre passé commun, nous propose aussi une problématique méthodologique afin de comprendre les enjeux de la construction de soi et les limites entre le dicible, l’indicible et le silence, problématique sur laquelle peuvent s’interroger tous les chercheurs qui travaillent sur d’autres anciens théâtres de la cruauté comme ce fut le cas en Bosnie, au Kosovo, au Rwanda, etc. »
Arber Shtembari, Lectures, décembre 2011
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Revue Annales, histoire, sciences sociales
« L’originalité des recherches de Nathalie Heinich, en tant que sociologue, tient au fait qu’elle s’intéresse à divers régimes de singularité au cours des temps contemporains, sur la base du sens commun et de ses valeurs inscrites dans l’expérience ordinaire. Elle n’introduit pas de hiérarchie des savoirs en fonction de la source, qu’il s’agisse d’une enquête, d’un récit, d’un texte littéraire ou de toute autre forme de singularité. […] N. Heinich aborde la manière dont les écrits témoins du génocide des juifs effectué par les nazis dans les guettos et les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale […] permettent de sortir du silence sur cet événement majeur du XXe siècle. […] Il s’agit donc de souligner in fine l’importance accordée, dans tous les régimes discursifs et genres narratifs cités, à la question fondamentale des frontières entre l’humain et l’inhumain […]. Marquer la valeur collective de ces témoignages, c’est aussi prendre en compte la dimension générique et humaine de ces récits, ne serait-ce que du fait de leur volonté explicite de constituer une mémoire collective. »
Jacques Guilhaumou, Revue Annales, 3/2012 (67e année)
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Lettres de la Magdelaine
« Sortir des camps, Sortir du silence de Nathalie Heinich […] est un recueil d’articles ou d’interventions de la sociologue de l’art qui […] s’inscrit dans la bibliothèque, dans ce qui aura constitué au fil du temps un mémorial des sombres temps. Cette partie du livre est particulièrement émouvante : où ranger les ouvrages d’Antelme, Primo, Levi, Etty Hillesum, Jean Améry et bien d’autres ? L’hommage rendu à Michaël Pollak touche très juste, non seulement dans l’évocation de l’ami et du collègue, mais aussi quant à l’apport proprement scientifique de son travail, et notamment du “sentiment d’identité” que sa recherche aura mis en relief […]. »
Ronald Klapka, Lettres de la Magdelaine, 7 mars 2012
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Acta Fabula
« On s’est souvent interrogé sur les contenus des témoignages des rescapés de la Shoah. La riche étude de Philippe Mesnard, Témoignage en résistance publiée en 20071, offrait notamment une belle illustration de ce genre d’analyse. Dans Sortir des camps. Sortir du silence. De l’indicible à l’imprescriptible, la sociologue Nathalie Heinich envisage quant à elle, dès son introduction, “La guerre n’est pas finie”, les conditions qui ont rendu possible cette émergence des voix ainsi que “les diverses modalités de cette sortie du silence, et leurs répercussions indissociablement éthiques et épistémologiques” (quatrième de couverture). Il ne s’agit pas pour elle de ne prendre en compte que le contenu des témoignages mais de s’interroger aussi sur “les conditions d’existence du témoignage” (p. 9) ainsi que l’avait fait Michael Pollak au milieu des années 80. Mais prendre pour objet d’étude la Shoah, c’est aussi interroger les différents témoins et témoignages, ce qui touche aux problèmes de l’identité, aux frontières entre fiction et diction dans le contenu même de ce qui est rapporté ainsi que les approches méthodologiques adoptées par les chercheurs. C’est sur ces problématiques que se penchent les trois parties de l’ouvrage, intitulées respectivement “L’indicible”, “L’imprescriptible” et “L’irréductible”. »
Arnaud Genon, Acta Fabula, 30 avril 2012
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Revue Sens. Amitié judéo-chrétienne de France
« Elle pose la question de la véracité du “témoignage”. À l’heure où les travaux d’historiens, de sociologues, de psychanalystes, sont toujours plus nombreux à exhumer, éclairer, analyser les traces du plus terrible génocide qu’ait connu l’histoire, la parole de ceux qui ont réussi à témoigner, reste une source essentielle de connaissance des représentations des victimes. »
Y.C., Revue Sens. Amitié judéo-chrétienne de France n° 406, mai-juin 2016
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Questions de communication
« Pour conclure, et comme il est impossible de rendre compte en quelques lignes de la richesse de ce travail, on retiendra la nécessité pour la sociologie de repenser les “valeurs”. Pierre Bourdieu n’y croyait guère et n’y voyait que la dissimulation d’intérêts. Il est indispensable pour la sociologie, après ce génocide et les récits des survivants, de traiter des valeurs comme un lieu d’investigation aussi important que les règles de parenté ou les règles de structuration d’un “champ”. »
Jean-François Tétu, Questions de communication, 2e semestre 2012
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