Raymond Federman (1928 – 2009) est né à Paris, dans une famille ouvrière juive.
En 1942, ses parents et ses sœurs sont enlevés dans la rafle du Vél d’Hiv et transportés à Auschwitz, où ils meurent sans laisser de traces. Caché dans un placard par sa mère au moment de l’intrusion des policiers, l’enfant survit miraculeusement. Il passera le reste de la guerre à la campagne. Après la guerre, il se décida à partir aux États-Unis où, poussé par la faim, il se porta volontaire pour aller se battre en Corée.
Ayant brusquement découvert l’écriture, il entama ensuite une double carrière d’universitaire et de romancier. Très marqué par la tradition de littérature orale et des rythmes du jazz, qu’il continua à pratiquer en amateur plus qu’éclairé, il racontera dans presque tous ses romans le choc culturel ressenti par le pauvre immigré et sa difficile insertion dans la société américaine.
Auteur d’une œuvre vaste et protéiforme, mais toujours d’inspiration autobiographique, Raymond Federman a dirigé aussi le Cahier de l’Herne consacré à son ami Beckett et consacré de nombreux essais à la réinvention permanente du genre romanesque.
À l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, les hommages se sont multipliés aux États-Unis, où on le considère comme un de ceux qui ont révolutionné le roman contemporain. Auteur résolument bilingue, Raymond Federman est cependant resté longtemps inconnu en France. Les versions françaises de ses grands textes ne sont venues qu’après le succès de la première édition de La Voix dans le débarras aux Impressions Nouvelles, en 2002.