Un voyage en avion, une forêt dans le brouillard, sept morts inattendues…
Parmi les soubresauts d’un rêve éveillé, Cold Blood égrène les vies dans un récit sous hypnose à l’humour décalé. Avec légèreté, la vie célèbre ses derniers instants de bonheur et les souvenirs défilent, doucement alanguis ou vivaces. L’existence reste en suspens le temps d’une danse.
Lorsque la mort s’invite, elle est absurde souvent, triviale, parfois drôle. « Il y a des morts mécaniques, des morts organiques, des morts qui sentent bon, des morts en pleine nuit, des morts en direct, des morts en silence. Et puis, il y a des morts érotiques », dit le texte de Thomas Gunzig. Dans ce monde des morts, la danse n’a rien de macabre. Au contraire, elle est un hommage à la vie.
« Y a-t-il une vie avant la mort ? » semble nous demander Cold Blood. La réponse tient dans ces mains que l’on voit virevolter, dans ces doigts virtuoses qui s’accrochent à la vie et à la lueur des projecteurs.
Le spectacle explore le minuscule, arpente des petits mondes où la vie s’observe à travers un kaléidoscope. Dans des décors lilliputiens, les mains s’enlacent et se délassent, se touchent et s’en vont, reviennent avant de s’évanouir pour de bon.
Emmené par Michèle-Anne de Mey et Jaco Van Dormael, le collectif Kiss & Cry revient pour cette nouvelle création : un plateau de tournage cinématographique sur scène, filmant en direct des petits mondes animés par des techniciens à vue. « Le challenge était : est-ce possible de créer un long métrage sur la table de la cuisine et de ne danser qu’avec les mains ? » nous expliquent Jaco et Michèle Anne. « Contrairement à un film, ici le scénario s’écrit à la fin, après les improvisations du collectif pendant lesquelles chacun amène des propositions, et à la fin le texte vient cimenter les images. C’est du cinéma sans n’être que du cinéma, de la danse sans n’être que de la danse. Une sorte de film éphémère où la caméra filme ce qui est trop petit pour être vu à l’œil nu et où l’œil voit ce que la caméra ne filme pas. »
Cold Blood nous entraîne de l’autre côté du miroir, dans des moments où le temps est suspendu, en apesanteur. Un envers du décor qui révèle un univers où l’illusion se donne à voir librement. Un jeu d’optique qui rappelle les émerveillements de l’enfance. « C’est un spectacle qui s’adresse aux cinq sens. À leur dernier souffle, les personnages s’attendent à voir leur vie défiler devant leurs yeux. Mais ce n’est pas ça qui se passe. Il ne reste qu’une seule image, inattendue… La douceur d’une peau une après-midi qui sent la vanille, le bruit du mouton que l’on tond, l’odeur de l’herbe coupée au beau milieu de l’été… » Ces réminiscences inattendues rappellent que lorsque l’on meurt, c’est toujours pour la première fois car « à la fin, on ne sait pas que c’est la fin ».
Pour en savoir plus, consultez le site internet d’Astragales, compagnie de Michèle Anne De Mey : www.astragales.be
Calendrier francophone pour la saison 2017-2018 :
17.11 > 19.11.17 – Théâtre de Liège (Belgique)
23.11 > 24.11.17 – Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy (France)
07.12 > 08.12.17 – Théâtre de Sartrouville (France)
12.12 > 23.12.17 – Théâtre national de Bruxelles (Belgique)
09.01 > 02.03.18 – Théâtre de Carouge (Suisse)
23.02 > 24.02.18 – Cultuurcentrum Hasselt (Belgique)
01.03 > 03.03.18 – Wolubilis (Belgique)
06.03 > 08.03.18 – Théâtre de Sénart, Lieusaint (France)
26.04 > 29.04.18 – Usine C Montréal (Canada)
01.07 > 31.07.18 – Théâtre La Scala Paris (France)