Tout comme Hollywood, la France a produit ses propres comédies musicales, appelées diversement « opérette cinématographique », « film-opérette », « opérette filmée » voire simplement « opérette ». Comme leurs sœurs outre-Atlantique, ces comédies musicales made in France ont abreuvé leur pays de rengaines populaires – « Avoir un bon copain », « Dans la vie faut pas s’en faire », « Sous les palétuviers », « Le Chanteur de Mexico » – et ont lancé les carrières de nombreuses vedettes – Henri Garat, Liliane Harvey, Maurice Chevalier, Pills et Tabet, Alibert, etc. À la mode dès Le Chemin du paradis (1930), le genre connaît son âge d’or dans la première moitié des années trente, période à laquelle il se constitue en une esthétique qui lui est propre : fantaisie, travail sur la continuité parole/bruit/musique, réflexivité théâtrale. Elle se dote également de sous-genre comme l’opérette marseillaise et l’opérette viennoise. Après avoir décliné lentement, elle connaît un second souffle avec Georges Guétary et Luis Mariano, tout en générant d’autres formes de films chantants, comme les films de chanteurs, les films de big band avec Ray Ventura et le cinéma en-chanté de Jacques Demy.