“Pour le Noël de mes neuf ans, j’obtins de ma grand-mère qu’elle m’offre le premier épisode du Mystère de la Grande Pyramide d’Edgar P. Jacobs. Je succombai immédiatement aux bienfaisants sortilèges de ce que je considère comme l’âge d’or de la bande dessinée belge. S’ensuivit la découverte d’autres dessinateurs comme Jacques Martin, l’auteur d’Alix, ou Raymond Macherot dont la série animalière qui m’enchantait fut comme un viatique à un moment difficile de ma jeune existence. Les années passant, j’eus l’envie très naturelle d’entrer en relation avec les dieux de mon Olympe. Aussi pris-je un jour le train pour Bruxelles. Dès lors, comme je me plais à le raconter dans ces pages, rien ne me retint de conclure une alliance quasi filial avec les célébrants d’un culte magique dont le grand prêtre se nommait Hergé. À partir de 1970, j’ai pu ainsi me sentir accueilli presque avec effusion dans l’intimité de Jacobs au Bois des Pauvres, établir une vraie complicité avec Jacques Martin, personnage très attachant, et être admis dans le cercle très privé du créateur de Tintin.” (F.R.)