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Images à mi-mots

Bandes dessinées, dessins d'humour

Domaine(s) :
Genre(s) :
ISBN : 978-2-87449-048-4
Format : 17 x 24 cm
Pagination : 208 pages
Prix : 20€
Parution : avril 2008

Lire une bande dessinée ou un dessin de presse est simple, puisque tout le monde le fait, de 7 à 77 ans. Dans Images à mi-mots, Pierre Fresnault-Deruelle, pionnier de l’étude des bandes dessinées en France, montre que cette simplicité est trompeuse. Loin d’être donné tout de suite et une fois pour toutes, le sens d’une image se construit de manière très complexe : d’abord en elle-même, puis dans les séries ou les suites d’images dont elle fait souvent partie, enfin par rapport à ces répertoires d’images que notre culture ne cesse de multiplier.

Le livre de Pierre Fresnault-Deruelle nous apprend à lire les images, vignettes de bande dessinée et dessins de presse confondus, sous tous leurs angles. Il le fait à mi-mots, car les images sont à bien des égards porteuses de mots, par exemple sous forme de calembours visuels (l’image, dans ce cas, fait venir à l’esprit un mot ou une expression qui ne sont pas montrés mais suggérés) ou encore sous forme de mots dans l’image (celle-ci traite alors le texte comme si c’était un objet visuel). De plus, le texte de Pierre Fresnault-Deruelle ne cherche jamais à effacer l’image sous le texte, tout en posant avec clarté la plus-value d’une lecture écrite.

Ce livre, toutefois, est bien plus qu’un manuel. Écrit dans un style brillant et jubilatoire, il nous communique aussi son amour et son intelligence des images. Refusant toute hiérarchie entre texte et image, Pierre Fresnault-Deruelle démontre pour notre plus grand plaisir que l’on gagne à s’arrêter sur l’image, qui devient chez lui tout le contraire du fugace et du facile. Rassemblant et rapprochant de nombreux exemples très variés, de Winsor McCay à Emmanuel Guibert en passant par Plantu et Geluck, il offre enfin un éventail tout à fait étonnant de ce que l’image peut représenter et produire actuellement.

Introduction

Les formes longues : les bandes dessinées

Ouverture
– La bande dessinée ou le tableau déconstruit
– Approches de quelques œuvres
– Dérives iconologiques et décrochements narratifs. À propos de The Dreams of a Rarebit Fiend de Winsor McCay
– Nemo. Les métamorphoses de l’hélicon
– Lecture d’une planche de La Marque Jaune
– Edgar-Pierre Jacobs revisité. La couverture du Mystère de la Grande Pyramide
– Masse ou Des récits pour des lanternes
– La naissance du diable dans Dolorès d’Anne Balthus, Schuiten et Peeters (texte de Jean Arrouye)
– Le Vif des choses sauvegardé. La Guerre d’Alan d’Emmanuel Guibert
– Un graphic novel baroque. À l’ombre des tours mortes d’Art Spiegelman
– La couverture d’un album. David B, Les Complots nocturnes
– Les couloirs du récit. Les sous-sols du Révolu de Marc-Antoine Mathieu
– « La beauté adhérente »
– Le Chat… ce cabot

Les formes courtes

– Le dessin segmenté
– Une métaphore « filée ». Les trois âges de l’amour
– L’amour branché. Sur un dessin de Piem
– La défection inopinée des Espagnols
– Rébus : les pseudo-récits d’Honoré
– Le dessin dilaté
– Les paraboles de Silas
– Un balcon sur la ville
– Le dessin resserré
– Game Boys
– Avoir du toupet
– La rhétorique, encore et toujours
– Les « contorsions » d’un homme politique
– Unédic le trou. Brito
– Machisme, Islamisme
– La Croix et la bannière. Le Voyage du Pape à Istamboul, fin novembre 2006
– À Gorge déployée
– Un pataquès visuel

En guise de conclusion

Actes sémiotiques

« Images à mi-mots rassemble surtout des études sur les “grandes formes” que sont les romans graphiques et les bandes dessinées et, dans une moindre mesure, des analyses des “petites formes” que sont les dessins de presse (précisons toutefois que l’opposition entre grand et petit est purement quantitative, car rien n’est plus étranger au regard de Pierre Fresnault-Deruelle que le mépris de l’apparemment secondaire ou marginal). Les quelque vingt chapitres qui composent ce livre illustrent avec bonheur la sémiologie frénaldienne, solidement enracinée dans la sémiologie visuelle française inspirée de Barthes, mais jamais limitée par des ambitions qu’on pourrait appeler technicistes. Images à mi-mots est un volume qui ne néglige pas le plaisir – on pourrait dire presque la volupté – du lecteur. Pierre Fresnault-Deruelle brise aussi le tabou qui pèse sur l’expression personnelle en régime scientifique : l’auteur ne dit pas seulement “je”, il pense aussi “je”. Le lecteur n’y perd rien, car le “je” de Pierre Fresnault-Deruelle est moins un je égotiste qu’un je collectif, qui aide le lecteur à mieux se retrouver dans les intuitions et les hypothèses de l’auteur même. »

Jan Baetens, Actes sémiotiques, 21 septembre 2008

Lire l’article complet sur le site des Actes sémiotique

Lectures

« Une analyse riche, souvent inattendue pour le profane, méritant le détour tant elle révèle vérités, singularités et évidences si l’oeil est curieux et avide de découvertes, de documents appropriés, ignorés ou peu connus. Écrit dans un style alerte et jubilatoire, au vocabulaire précis et spécialisé, […] ce brillant et limpide essai ravira les amateurs les plus exigeants. Vivement recommandé pour son intelligence et la qualité de son iconographie magistrale finement sélectionnée. »

Franz Van Cauwenbergh, Lectures n° 158, novembre-décembre 2008

dBD

« La lecture d’une image répond à des codes et se construit de manière très complexe dans notre esprit. Alors, pour ceux qui n’en possèdent pas les clés, l’auteur va vous en livrer les principales. S’appuyant sur une iconographie dense et extrêmement variée – comme pour éviter les clivages – vous allez pouvoir désormais apprécier une image à sa juste valeur. Encore faut-il que vous preniez la peine de lire ce passionnant livre. On n’a rien, sans rien ! »

Frédéric Bosser, dBD, mai 2008

Foolstrip

« Après le très bon La bande dessinée, mode d’emploi, de Thierry Groensteen, en janvier, les Impressions Nouvelles persistent et signent avec Images à mi-mots, bandes dessinées et dessins d’humour, de Pierre Fresnault-Deruelle. Où le premier se concentrait sur la bande dessinée – la narration par l’image séquentielle -, le second étudie à la fois la BD et son cousin, le dessin d’humour. Pierre Fresnault-Deruelle, spécialiste de l’image fixe et directeur du Centre de recherche sur l’image, s’arrête sur ces deux types d’images qui semblent de prime abord d’une simplicité déconcertante. Pourtant, l’image fixe, même humoristique, est bien plus complexe qu’il n’y paraît car son sens est triple. Elle prend du sens pour ce qu’elle est, en soi, mais aussi par les rapports qu’elle entretient avec la suite d’images dont elle fait souvent partie. Enfin, elle s’insère dans les “répertoires d’images” culturels de la société dans laquelle elle est produite et reçue. Pour toutes ces raisons, celui qui reçoit ces images doit procéder à une lecture active qui démontre la capacité de certains auteurs à tirer profit de l’économie graphique imposée par le support sur lequel ils s’expriment. »

Armelle Barré, Foolstrip, mai 2008

Sitartmag

« Comme toute création, la bande dessinée et le dessin d’humour cachent et dévoilent, dans un mouvement de va-et-vient entre expression et impression, entre image et verbe. D’emblée la question s’impose : Dessine-t-on pour raconter ou l’inverse ? Pierre Fresnault-Deruelle, éminent spécialiste (voir ses nombreux ouvrages sur la bande dessinée, la peinture, l’image, Hergé.), y répond d’une manière subtile en suivant ses propres préceptes : Lire une image n’est pas la “décortiquer”, c’est, sans la détourner de sa fonction, permettre à l’oil de faire jouer aussi le système qui la sous-tend et, à partir de là,accompagner les images d’un double langage. […] La bande dessinée et le dessin d’humour peuvent être qualifiés de littérature d’expression graphique, Pierre Fresnault-Deruelle le démontre amplement, preuves sémiologiques à l’appui. Ce faisant, il ne dénature ni le plaisir de la lecture d’un scénario ni celui de la contemplation d’une image, mais enseigne ou restituele plaisir de l’analyse. »

Jean-Pierre Longre, Sitartmag, mai 2008

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