Marianne
« Analysant les récits d’auteurs classiques (Balzac, Diderot) comme d’écrivains contemporains (Puech, Echenoz), Gefen montre que la biofiction a encore de beaux jours devant elle, parce qu’elle est avant tout un projet littéraire éthique : À travers ce vieil office de mémoire que se réapproprie la littérature se dit peut-être un rêve contemporain qui mérite, je crois, qu’on en fasse l’archéologie : l’invention de l’individu comme exception. »
Laurent Nunez, Marianne, 17-23 avril 2015
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Blog Bookclub (Mediapart)
« Alexandre Gefen le rappelle, la littérature contemporaine a fait des biofictions un genre majeur, renouvelant tout ensemble le rapport au réel et à la fable, à la biographie comme à l’autobiographie ou au roman historique. “L’antérieur” se dit sur le mode du “devenir”. Le présent de l’écriture apparie une double quête, un passé (réinventé) et une recherche formelle. Aussi le “présent” est-il, pleinement, une re-présentation, une manière autre de construire une mémoire définie comme un éventail de possibles. L’archive n’est plus document objectif mais surface de projection, appel au subjectif, enquête à la fois intime et collective, tout ensemble témoignage et spéculation. […] Dans cette ample falsification de nos repères, passant par un refus de l’univocité, c’est le paradoxe même de la fiction qui s’énonce. Le vrai se trouve dans le faux et pourtant “all is true” comme l’écrivait Balzac en héritier de Shakespeare. À côté des faits historiques ou biographiques — distordus, revisités —, d’autres références, littéraires cette fois, tout un système d’emprunts, réécritures et citations font de ces vies non seulement une “fiction de réel” mais une fiction de fictions. Se cherchent ainsi les frontières mouvantes d’un territoire du singulier ou “l’invention de l’individu comme exception”. »
Christine Marcandier, Blog Bookclub (Mediapart), 22 mai 2015
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Le Magazine littéraire
« C’est par le brio et la mélancolie que se définit le rapport au savoir de ce qu’Alexandre Gefen nomme aussi, à la suite d’Alain Buisine, les “biofictions”. Moins un genre érudit qu’une forme amatrice, elles constituent une échappée fictionnelle, un contre-discours face aux volontés mémorielles de l’État et à l’histoire institutionnelle tout en visant à sauver quelque chose du déjà vécu. En cela, Alexandre Gefen rejoint certaines des réflexions d’un autre essai passionnant paru récemment, Les Fictions encyclopédiques de Laurent Demanze. Quand le premier parle de “cannibalisation ludique de la tradition biographique”, le second étudie le “braconnage” des auteurs contemporains sur les terres réservées aux sciences, humaines ou non. L’auteur des fictions biographiques est tour à tour anthropologue et romancier, sociologue improvisé et reporter engagé. Loin de se cantonner au témoignage du passé, il interroge au présent le statut de la littérature et son rôle pour les vivants en mettant en doute les identités constituées. »
Chloé Brendlé, Le Magazine littéraire, juin 2015
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L’Express
« Loin des règles de la biographie classique ou du roman historique traditionnel, ces récits, en général à la troisième personne, “confrontent notre foi contemporaine dans la mémoire écrite” et “bousculent les frontières du genre”. Comment concilier une certaine réalité des faits avec la subjectivité de la fiction ? Quel est le pacte avec le lecteur ? S’il remonte aux sources (en particulier aux Vies imaginaires, de Marcel Schwob), Gefen s’attarde, à travers une trentaine de brefs chapitres, sur le genre tel qu’il est abordé par quelques-uns des meilleurs contemporains – de Patrick Deville à Emmanuel Carrère en passant par Pascal Quignard. […] Une fois terminée la lecture de cette analyse sérieuse mais abordable, on se demande si l’évocation de la vie rêvée des autres n’est pas le meilleur moyen de parler de l’existence de soi. Bien réelle… »
Baptiste Liger, L’Express, 17-23 juin 2015
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La Nouvelle Quinzaine littéraire
« En trente-trois courts chapitres, qui tous reposent sur une vie racontée, Alexandre Gefen compose à la fois une histoire et une réflexion sur ce genre hybride, à l’étonnante plasticité, qu’est la vie imaginaire, souvent brève mais pas toujours. Il raconte ainsi comment il s’est développé dans les marges des genres canoniques, à côté des grandes entreprises biographiques du XIXe siècle (dictionnaires et histoire des grands hommes), à côté des fictions déroulant la destinée d’un individu. À ces deux grandes formes d’écriture du vécu que sont la biographie historique et le roman, la “vie” emprunte des traits et les mélange afin de dégager quelque chose de propre, à savoir le particulier qui se cache dans la vie commune. »
Tiphaine Samoyault, La Nouvelle Quinzaine littéraire, 1-15 juillet 2015
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Nonfiction.fr
« Dans ce volume, ce ne sont pas des textes biographiques qui sont donnés à lire, ce sont plutôt des études ponctuelles sur la naissance de la biographie analysée, des commentaires et des rapprochements entre récits. Ici l’auteur s’investit pleinement, au-delà du choix des textes du volume signalé précédemment. Il montre comment ces récits biographiques imaginaires, articulés à la naissance de figures d’individus, peut devenir le fil secret de notre histoire littéraire et le laboratoire de nos identités modernes. Si la question n’est pas entièrement dépouillée, sans doute parce qu’existent encore des textes mal connus ou, plus justement, parce que l’histoire de la littérature n’est ni close ni achevée, il n’en reste pas moins vrai que le travail de [cette édition] a été gigantesque et que le résultat est tout à fait significatif. »
Christian Ruby, Nonfiction.fr, 13 juillet 2015
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Le Devoir
« Pierre Michon fait sien l’argument de Borges : “L’univers, que d’autres appellent la Bibliothèque… Le voici : le roman, que d’autres appellent les Vies…“ Il répond ainsi au fumeur de pipe qui, dans une librairie, bouscule l’auteur sur son livre : est-ce une invention de vie ou une posture farfelue ? Cette passion biographique, Alexandre Gefen la décrit dans Inventer une vie. La fabrique littéraire de l’individu (Les Impressions nouvelles, 2015), qui chapeaute bien la rentrée. »
Guylaine Massoutre, Le Devoir, 5 septembre 2015
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Le Temps
Lisbeth Koutchoumoff interroge pour le quotidien suisse Le Temps Alexandre Gefen, spécialiste de la biofiction, qui analyse le succès des romans biographiques dans son essai, Inventer une vie. La fabrique littéraire de l’individu, préfacé par Pierre Michon, le 12 septembre 2015.
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Romanische Forschungen
« Si la biofiction est en effet devenue un genre central pour la littérature française, Alexandre Gefen est pourtant le premier à l’étudier en tant que tel en incitant à la lecture critique et au regard attentif, porté sur des stratégies discursives et des registres variés. On peut souhaiter qu’une étude comparatiste sonde, à l’instar du fondateur de Fabula.org, ces vies imaginaires en suivant son modèle innovant et sa réflexion sur ce genre désormais incontournable. »
Ariane Lüthi, Romanische Forschungen 130/3, 2018
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