Magazine Culture (ULG)
« Il n’est pas facile, pour un poème, de dialoguer avec un tableau. Chez la plupart des poètes qui ont tenté l’expérience, le texte navigue sans cesse entre le Scylla de la trop grande proximité, qui rend les mots inutiles, et le Charybde du trop grand éloignement, qui confère aux vers un sentiment de total arbitraire. Jan Baetens a trouvé la juste distance. Ou plutôt, ce qui est encore plus émouvant, il la cherche en permanence, il semble en tout cas sans cesse la chercher : si un poème s’en éloigne davantage, le suivant s’en rapproche aussitôt. Il tourne autour d’un tableau ou de l’autre, il se glisse entre eux : là aussi, en vertu d’un jeu de proximité et d’éloignement, il paraît à certains moments les écarter et, à d’autres, les rapprocher au point de les confondre : certains poèmes nous permettent de reconnaître, grâce à un détail (comme la présence d’un gant), de quel tableau il s’agit ; d’autres poèmes, au contraire, pourraient s’appliquer aussi bien à la version de 1870 qu’à celle de 1877. Il faudrait encore commenter les photographies, le rapport entre la peinture et la photographie, entre la photographie et la poésie. Mais un tel commentaire sort tout à fait de ma compétence. Je puis juste dire deux choses. D’abord, les photos semblent s’inscrire dans une plus grande distance vis-à-vis du tableau que les poèmes, mais cela s’imposait sans doute, au vu de la proximité des deux arts en question, tous deux visuels. Ensuite, l’ensemble, indéniablement, est une grande réussite. Un petit bijou. »
Laurent Demoulin, Magazine Culture (ULG), juin 2017
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« Partant de deux tableaux d’Henri Fantin-Latour ayant pour titres La Lecture et réalisés respectivement en 1870 et 1877, Jan Baetens poursuit, dans ce nouveau recueil, son questionnement sur les liens qui unissent, de manière parfois souterraine, le texte et l’image. On pourrait dire d’ailleurs que ces correspondances sont envisagées ici selon un triple dialogue puisqu’aux textes inspirés par les tableaux du peintre grenoblois né en 1836 viennent se greffer les photographies de Milan Chlumsky qui ouvrent et ferment le volume. Une construction tridimensionnelle cohérente et exigeante, comme toujours chez Baetens, et qui permet cet échange décuplé entre trois formes artistiques. […] Les quarante textes-fragments du recueil sont donc à envisager comme des prolongements, des extensions de tous les non-dits, de tous les secrets qui sont contenus dans les deux toiles et donc dans l’acte de lire. »
Rony Demaeseneer, Le Carnet et les Instants, 6 juillet 2017
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« Les variations poétiques des auteurs se glissent dans le sillage creusé par le peintre. Non pour dire ce que Fantin-Latour montre mais pour le porter plus loin. La Lecture commence par une série de photographies consacrées au feu. Suit la poésie de Jan Baetens qui imagine l’expérience de la lecture présentée dans le tableau et ce qu’elle peut susciter, tout en s’interrogeant sur la place de la lecture dans la vie des femmes. Milan Chlumsky revient alors avec d’autres photos, toujours en noir et blanc mais moins sombres et explorant le mouvement. Le diptyque poésie-image explore superbement le double tableau de Fantin-Latour et invite chacun à se glisser lui aussi dans les espaces laissés nus par le peintre. »
Lucie Cauwe, Blog Lu cie & co, 13 juillet 2017
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Du lundi 11 au jeudi 14 septembre 2017, Jacques Bonnaffé lit des extraits du recueil de poésie de Jan Baetens sur les ondes de France Culture pendant 3 minutes chaque jour.
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De quoi serait fait l’écart entre le poème et sa lecture à voix haute ? La lecture publique est elle affaire marchande ? Ou commence et s’arrête la littérature ? Le livre ne suffit-il plus ? Où va la poésie quand elle sort du livre ? Manou Farine tente de répondre à toutes ces questions avec ses trois invités Jean-Max Colard (organisateur de la première édition du festival Extra ! qui s’est tenue début septembre au Centre Pompidou), la poétesse Caroline Bergvall et le poète, critique et universitaire Jan Baetens, le 22 septembre 2017.
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« Dans son dernier recueil, Jan Baetens desserre le maillage formel qu’il s’impose parfois pour laisser entendre une voix plus sensible sur un sujet qui réunit en lui le critique et le poète : la lecture. L’écriture va ici chercher son point de départ dans deux toiles de Fantin-Latour intitulées La Lecture, qui travaillent à sept années d’intervalle un même motif : deux femmes dont l’une lit et l’autre se tient immobile à ses côtés. Le recueil qui se veut “autre chose que l’illustration verbale de l’image” offre aussi une réflexion plus ample sur la lecture, féminine en particulier. Cette double ambition anime également les deux séries de photographies de Milan Chlumsky qui viennent compléter le dispositif en éclairant à leur manière (très) oblique les toiles de Fantin-Latour qui en sont au principe. »
Nadja Cohen, Revue Europe nos1063/1064, novembre/décembre 2017
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Diacritik
« Cette œuvre avance des idées neuves sur l’activité qui lui permet de “vivre”, la lecture dont on ne sait jamais s’il faut strictement en rendre compte, ou à laquelle il faut bien de s’ouvrir aussi entièrement que possible : avoir les yeux à l’écoute. »
Peter Consenstein, Diacritik, 28 février 2019
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