Rouen, mai 1658. Molière et sa troupe débarquent à Rouen. Leurs deux vedettes, Marquise du Parc et Catherine de Brie, leur attirent un public nombreux. Le but de ce séjour n’est toutefois pas de multiplier les représentations, mais de se rapprocher du dramaturge Pierre Corneille : il pourrait leur fournir de nouvelles pièces, et favoriser leur installation à Paris. La troupe a de l’ambition, du talent, et, grâce au père de Molière, des moyens financiers.

Pierre Corneille et son jeune frère Thomas font bourse commune pour élever leurs nombreux enfants. Les temps sont durs : Pierre a perdu sa charge de magistrat, il ne lui reste plus que sa plume pour vivre. Depuis l’échec de sa dernière pièce, il se consacre à la traduction d’une œuvre pieuse latine, abandonnant l’écriture théâtrale à son jeune frère. Celui-ci rencontre un vrai succès, mais cela ne suffit pas pour assurer un train de vie de notable à toute la famille.

Molière et Madeleine Béjart tentent des approches successives auprès de Pierre Corneille pour le convaincre de leur livrer de nouvelles pièces ; les charmes de Marquise sont mis à contribution… Pierre hésite. Aider une troupe dynamique et solvable, qui excelle dans le registre comique si

populaire ne serait pas une mauvaise idée… Mais d’un autre côté, il ne souhaite plus écrire de comédies, genre mineur de son point de vue.

Après mûres réflexions, Pierre propose aux comédiens un surprenant contrat : il leur livrera les comédies espérées, et appuiera la troupe auprès du roi. Mais ces comédies seront signées du nom de… Molière ! Pierre Corneille préservera ainsi sa réputation de grand tragédien, sans se compromettre dans des œuvres plus légères.