Publié sous pseudonyme, Le Jeu de paume relève d’un genre qui semblait avoir déserté le paysage littéraire français à la fin des années 1970, au moment des grands règlements de compte avec la modernité : le roman expérimental.
Alternant densité exceptionnelle et limpidité foudroyante, ce texte traverse la littérature de l’âge postmoderne comme un ovni. Écrasant de ses inventions formelles et thématiques les mollesses du retour au récit, liquidant d’un coup la profondeur des personnages, balayant dans chaque phrase les certitudes du temps et de l’espace de la fiction, ce « calme bloc chu d’un désastre obscur » reste une des grandes énigmes littéraires de son temps.
La référence à Mallarmé est inévitable. Le temps passant, on se demande si ce roman n’est pas en premier lieu un livre de poésie, raconté dans un langage neuf que le lecteur doit réinventer à son tour.