Une femme est morte de façon mystérieuse, le 31 octobre 2013, dans une chambre d’hôtel d’Ostende, après une violente dispute avec son mari. Elle s’appelait Véronique Pirotton.
Un homme, l’écrivain Pierre Mertens, ne se résigne pas à la disparition prématurée de celle qui fut une amie proche en même temps qu’une écrivaine en devenir.
« Alors que j’ai suivi quantité de procès, raconte-t-il, je ne suis jamais sorti aussi glacé d’une cour d’assises que le jour où j’ai été appelé à témoigner. Il n’y en avait que pour celui qui partageait sa vie, et sa chambre d’hôtel, à Ostende, le jour du “drame”. Les rares témoignages sur elle étaient inodores, insipides… ou malveillants. C’est comme si Véronique avait été jetée à la porte du procès, comme si elle avait été “ensevelie”. D’ordinaire, les victimes ont droit à une existence, une identité, on dresse leur portrait. Pas dans ce cas. Ici, on a fait de la victime un fantôme. Ce récit s’est imposé à moi, je n’avais pas le choix. C’était une obligation. Je serais un déserteur si j’avais renoncé à l’écrire. Je me livre à une sorte de réhabilitation de la “disparue” pour qu’elle ne meure pas plus… ».