La Libre Belgique
« Nonagénaire (Paris, 10 juin 1926), Peignot nous offre aujourd’hui un recueil de portraits subjectifs de personnalités qu’il a personnellement connues, souvent admirées. On y croise Aragon et Bataille, Cendrars et Chaplin, Eluard et Gracq, Leiris et Matisse, Paulhan, Mauriac et autres Picasso. Une manière d’autobiographie indirecte. »
Francis Matthys, La Libre Belgique, 20 mars 2017
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« On connaît le caractère Peignot (une police d’écriture dessinée, en 1937, par Cassandre pour la Fonderie Deberny & Peignot). Mais on ne savait pas que Jérôme Peignot, écrivain et descendant de la fameuse dynastie typographique, avait eu si tôt du caractère. Et bien trempé. Imaginez. On est dans les années 1940. Paris est occupé. Jérôme, 16 ans, rentre du lycée Louis-le-Grand. Il découvre, affalé dans un canapé du salon familial et fumant des cigarettes américaines, Pierre Drieu la Rochelle. Avec obséquiosité, Charles Peignot lui présente son fils, à qui Drieu tend une main molle. Jérôme refuse de la saisir et s’explique : “On ne serre pas la main de quelqu’un qui vient de signer dans ‘Gringoire’ un ‘Hymne au soldat allemand’.” L’adolescent myope, qui en perd ses lunettes, reçoit alors une gifle magistrale de son père. Mais ne se démonte pas. Et, à haute voix : “Monsieur Drieu la Rochelle est une ordure, un point c’est tout !” Charles Peignot envoie alors son fils dans sa chambre et se confond en excuses auprès du “plus grand écrivain de notre époque”. Cette scène, digne du théâtre antique, Jérôme Peignot, aujourd’hui âgé de 90 ans, la raconte dans un livre de souvenirs aussi réverbérant que la galerie des Glaces : on y croise en effet, de Picasso à Poulenc, de Mauriac à Cartier-Bresson, de Cendrars à Colette, les plus illustres personnalités culturelles du siècle dernier. C’est que Jérôme Peignot, écrivain prolifique et méconnu, qui fut aussi homme d’édition et de radio, a toujours été à la bonne place, au bon moment. »
Jérôme Garcin, L’Obs, 6-12 avril 2017
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« L’essai est composé de portraits, classés par ordre alphabétique, d’écrivains, d’artistes et d’intellectuels, qui ont façonné le XXe siècle. Les portraits se font tous au cours d’une rencontre dans un café, chez des amis ou chez le portraituré. […] Vingt-six rencontres en quatre, cinq pages chacune, 26 portraits subjectifs de personnalités du siècle passé. Il y a des amitiés, une inimitié pour Drieu La Rochelle et toujours une grande sensibilité, de l’amour de la part du “compilateur” qui a su révéler une facette de chacune de ces figures marquantes. Sans doute, parce que, comme le disait à peu près Pascal, on ne lit bien chez les autres que ce qui est en soi, ces portraits dessinent aussi un portrait de l’auteur, Jérôme Peignot. Un essai à lire pour rencontrer, découvrir ou redécouvrir quelque chose d’essentiel de ces grandes figures, flâner dans la vie intellectuelle du XXe siècle. »
Michel Lansade, Encres vagabondes, 15 avril 2017
Lire l’article complet sur le site de Encres vagabondes
RTBF – La 1ère (Un jour dans l’histoire)
Jérôme Peignot s’exprime pendant 45 minutes au micro de Laurent Dehossay dans son émission « Un jour dans l’histoire » sur les ondes de La nouvelle 1ère à propos des nombreux artistes et écrivains qui ont marqué sa propre existence ainsi que la vie intellectuelle du XXe siècle, le 28 avril 2017.
Écouter l’entretien sur le site de la RTBF
« Le mot “miroir” n’est pas anodin chez ce subtil connaisseur de la langue, qui fut l’ami de Michel Leiris. Il renvoie inévitablement à réflexion dans les deux sens de ce vocable : le reflet d’une image et l’opération mentale. Et le miroir en question est celui de sa mémoire où il fait apparaître, pour nous les livrer en anecdotes savoureuses, quelques portraits de personnages célèbres de la littérature et des arts qu’il a connus. Qu’on ne s’y trompe pas : ces anecdotes n’ont rien d’anodin. Elles fonctionnent à la façon d’apophtegmes comme on en rencontre dans le taoïsme ou le Tch’an – le côté chinois, sans doute, de cet écrivain –, mais sans la démarche mystique. Si leçons il y a, ce sont des leçons de vie, tout un art d’éduquer et d’affûter sa pensée en la frottant à celle des autres au cours d’entretiens ou de conversations. […] À travers ces portraits, Jérôme Peignot n’aura pas manqué, en filigrane, de faire le sien, et l’on sort de cette lecture rasséréné et comme rajeuni par cet homme de quatre-vingt-dix ans au style alerte et lumineux. »
Alain Roussel, En attendant Nadeau, 17 juin 2017
Lire l’article complet sur le site de En attendant Nadeau
« Portraits calibrés à égalité, à chaque fois quelques pages seulement. C’est parfois trop peu, parfois déjà trop, selon l’attrait ou l’intérêt que l’on y trouve. Il fallait sans doute épingler tout le monde, ne pas oublier un nom célèbre à cette galerie prestigieuse. Du coup, il s’agit parfois d’anecdotes assez quelconques quand d’autres au contraire réclameraient sans doute davantage de détails tant elles sont significatives. Ce manque d’élasticité des chapitres pâtit à un ouvrage souffrant d’une composition sans doute trop égalitaire (sic), là où les sentiments comme les expériences sont évidemment divers, parfois secondaires, parfois impérieux. Une bonne part de ces pages justifie pourtant de recommander la lecture de ces Portraits en miroir. L’auteur y apparaît alors en entier, et intègre, comme lorsqu’il s’en prend à Drieu La Rochelle venu rendre visite à son père. »
Jean-Claude Leroy, Blog Outre l’écran (Mediapart), 26 juillet 2017
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