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Du côté des auteurs

C’est ce petit dérèglement qui veut dire : les choses ne sont pas comme nous le pensons, les choses recèlent une part de mystère. Bien que les forces de l’habitude nous garantissent un certain équilibre psychologique dans la conduite de nos vies, il suffit que ce petit dérèglement intervienne pour que ce qui était jusque-là connu et sécurisant, prenne d’un coup le visage d’une menace, d’un danger. Voir ce qu’on n’est pas censé voir. Entendre ce qu’on n’est pas censé entendre. L’élément le plus familier d’une vie, d’une relation, révèle l’existence de ressorts souterrains qui demeuraient hors de portée en dépit sans doute de signes avant-coureurs. L’expérience douloureuse du doute et la confusion mentale qui l’accompagne font alors vaciller l’édifice de nos pensées et de nos actes.

Et peu à peu, le trouble gagne en importance. Jusqu’à quel point est-il possible de connaître ce qui nous est proche ? Comment des forces obscures peuvent-elles surgir au milieu de notre quotidien ? S’agit-il d’un fantasme qui affecte ce qui nous entoure, mais qui en réalité nous appartient  de toutes pièces ? N’est-ce pas le signe que quelque chose de nous-même est en train de nous échapper ? Un mode de pensée délirant prend le pas sur les anciens repères. Une spirale infernale se met en place. La conscience est en quelque sorte aspirée par une différence intime, par le sentiment d’un gouffre qui se creuse entre nos perceptions et tout le reste. L’esprit se perd en détours compliqués et tout paraît sujet à caution, jusqu’à notre discours, jusqu’à notre propre langage.

Dans Le sommeil n’est pas un lieu sûr, c’est ce dérèglement que j’ai voulu explorer : la montée en puissance d’un trouble étrange, la façon avec laquelle une existence s’y trouve confrontée, se fissure et emporte avec elle la tranquillité de la vie domestique. Avec pour ambition de placer le lecteur dans la situation de celui dont l’univers intérieur connaît brusquement une rupture intime.

 

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