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La Fuite en Chine

Domaine(s) :
Genre(s) :
ISBN : 2-87449-020-2
Format : 16 x 24 cm
Pagination : 96 pages
Prix : 13€
Parution : octobre 2006

La  Fuite en Chine

On peut douter que le metteur en scène monte jamais la pièce de Claudel, mais une chose est sûre, en homme de théâtre il la place au plus haut. Au point d’offrir en présent à la jeune femme à l’esprit un peu dérangé, abordée dans la rue, le rôle d’Ysé. Ce qui ne serait qu’une façon de se monter à deux une histoire, comme on se monte la tête, si le même metteur en scène, fantasque et brouillon, n’avait l’habitude de proposer ce même rôle aux femmes qu’il séduit. Entre autres à la comédienne qui plus encore que lui attend du théâtre qu’il lui permette de dire de beaux textes. Ce qui n’est pas le cas des productions télévisuelles médiocres auxquelles elle participe et qui l’ont fait un peu connaître. Mais cela elle l’accepte, pourvu qu’en contrepartie on lui accorde un jour d’incarner l’héroïne de Partage de Midi . Alors qui sera Ysé ?

Rose Rose

Si cette jeune fille pousse la porte de ce commissariat c’est qu’elle a perdu quelque chose, mais quoi ? elle ne sait trop. Une chose est sûre, il s’agit moins pour elle de porter plainte, que d’apporter sa plainte. À charge pour le sergent Cicéron et l’inspecteur Ciboulot de mettre en voix son silence. Ils vont la faire parler. Quoi ? Pas d’inquiétude. L’inspecteur Ciboulot fait travailler son cerveau, logique et poétique. Et preuve que sa méthode douce est payante, il va même la faire chanter.

Prise de tête

Le meilleur moyen de perdre la tête, c’est encore de devenir fou, mais une chose est certaine, perdre la tête rend fou. Surtout sa tête d’enfant, par la faute d’un trou de cigarette, au beau milieu d’une photo de classe. Alors, à quoi ressemblait-il, le petit Holopherne au visage brûlé ? Est-ce qu’il ne pourrait pas lancer un appel ? La radio est faite pour ça, non ?

Sitartmag

« Jean Rouaud réhabilite en trois brèves pièces le texte théâtral. Dans cette intention clairement avouée dès la préface, il cultive la fantaisie verbale, la poésie des mots et de leurs syllabes juxtaposées (“Rose Ysé vous rosissez”, le pape et le papillon, un nommé Céphalée qui a égaré sa tête d’enfant.), et ainsi redonne la parole à ceux qui l’ont perdue, dans un perspective toute radiophonique. Surtout, La Fuite en Chine, Rose Rose et Prise de tête, à des degrés divers, s’appuient sur le préexistant littéraire en le métaphorisant : le théâtre de Claudel, l’enquête policière, le mythe de Judith et Holopherne, pour ne citer que les axes principaux. Et voilà que, dans une tonalité qui peut rappeler celle de certaines pièces de Beckett ou de Tardieu, le théâtre reprend vie par la magie de l’écriture, démentant les assertions du “metteur en scène” de la première pièce : “De toute manière, ce que disent les auteurs, on s’en moque, il y a bien longtemps qu’on ne les écoute plus.” »

Jean-Pierre Longre, Sitartmag, janvier 2007

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