Christian Rullier, bien qu’il affirme n’y avoir jamais mis les pieds, est né en 1957 à Barbezieux, en Charente. L’enquête lui donne raison, puisqu’il quitta la ville dès le septième jour et n’y fit donc jamais ses premiers pas. Dont acte.

Arrivé à Limoges, il y végéta jusqu’à ses dix-huit ans, convaincu qu’il fallait un début à tout et que la poésie valait bien quelques sacrifices. Parvenu à Paris, il se trompa d’itinéraire et fit de brillantes études de lettres jusqu’au doctorat. Dieu merci, se dit-il, seule la mort n’est pas réparable, et encore.

L’Alphabet des désirs (Buchet/Chastel, 1990) fut son premier roman. Vinrent ensuite de nombreuses pièces, dont plusieurs ont été traduites en anglais, allemand, espagnol, italien, qui ont été lues et jouées en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Roumanie, en Ukraine, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Canada, au Liban, en Martinique, en Guyane, en Argentine, au Chili, au Costa Rica et au Nat Home Theater de New York. Elles sont publiées, pour la plupart, aux éditions Théâtrales, Lansman, ABS et Les Impressions Nouvelles.

Christian Rullier a également écrit et co-écrit une ribambelle de films pour le cinéma et la télévision.

Il a été l’interprète à Paris de son monologue C’est à dire en 2001 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe et, en 2004-2005, de sa pièce Moi et Baudelaire au théâtre du Rond-Point, avec Christiane Cohendy (Molière 1996 de la meilleure actrice).

Il est élu, de 2004 à 2007, administrateur à la SACD (Société des auteurs et des compositeurs dramatiques), et notamment, de 2005 à 2007, vice-président théâtre. Membre du comité de lecture du théâtre du Rond-Point jusqu’en 2006, il a dirigé pendant plusieurs années la collection « Théâtre » (aujourd’hui interrompue) aux Impressions Nouvelles.

En 2007, souhaitant poursuivre son apprentissage, il renoue avec sa passion de toujours du voyage (jeune homme, il avait déjà fait le tour d’Europe en solitaire et en vélomoteur Peugeot). Il décide d’explorer l’Asie et se fixe en Thaïlande. Observateur critique et engagé des méfaits et impasses de la société contemporaine, il publie sous forme de lettre ouverte deux essais remarqués : en 2011, aux éditions Flammarion : Insolvables ! Lettre d’espoir au monde que j’ai quitté (sans nom d’auteur) et, en 2013, aux Impressions Nouvelles, La Charité des prédateurs (sous le pseudonyme de Christophe Leclaire). Sa dernière pièce, Casa Mama Desperado, est parue en 2015. Jusqu’à ses derniers jours, il a travaillé à un roman.

Christian Rullier est décédé à Phuket, le 28 avril 2018.

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