Comment passer l’hiver quand on peine à le passer ? Qu’est-ce qui nous permet de tenir l’hiver, le froid, la solitude, la course du monde ?

La question est intime et raconte une traversée du difficile, mais elle est ici portée de manière excentrique, comme une variation imaginaire et littéraire vers d’autres êtres, vers d’autres poètes, d’abord, Sylvia Plath, mais aussi József Attila et son cœur pur, Marina Tsvétaïeva et ses tilleuls, Anna Akhmatova qui refusait d’oublier, Vladimir Maïakovski dans sa lutte pour arracher la joie aux jours et d’autres encore, des gardiens de phare dans l’Arctique, des anonymes transis d’amour, des animaux en quête de refuge : comment avez-vous fait au cœur de la détresse de vos vies, aux prises avec la monstruosités des jours, des guerres et des temps ? qu’est-ce qui vous a tenu ? qu’est-ce qui vous a manqué ? Que peut la poésie? que peuvent nos relations poétiques au monde, comment brillent-elles quand il fait noir, quand il fait froid à tout engloutir?
Passer l’hiver raconte aussi une rencontre magique, comme écrite dans les étoiles, entre Kateri Lemmens et Romain Renard. Ils ont fait connaissance dans une église reconvertie en dancefloor à l’occasion du Salon du livre de Québec. Il y avait des évidences, l’attirance pour les écritures poétiques du ciel, les lacs profonds, les grandes forêts. Mais il y avait plus encore l’américanité inscrite au cœur de leurs deux univers d’obscurité et de lueurs. Passer l’hiver en porte les traces et les secrets.