Un petit sac de cendres marque le retour à la poésie de Rossano Rosi. Dans la tradition de Raymond Queneau, ce recueil forge un nouvel équilibre entre souci du langage – les poèmes de Rossano Rosi montrent que rime et prosodie ont encore de beaux jours devant elles – et amour du quotidien dans les formes les plus simples et les mieux partagées. Les textes évoquent des voyages ; ils parlent de lectures, des vies qu’on n’a pas vécues, qu’on ne vivra jamais et qui nous trottent parfois en tête comme si on les avait vraiment vécues ; ils se retournent sur les actualités d’un jour et de toujours. Et dans le petit sac du poème, ce sont les cendres refroidies – rimes, strophes, vers… – de tous ces événements, qu’on retrouve, restes consumés du temps.
Un petit sac de cendres est avant tout une autobiographie collective. À la manière de Je me souviens de Georges Perec, mais en relevant le défi d’un travail d’orfèvre sur la forme, Rossano Rosi livre le portrait d’une génération, voire de plusieurs. Drôle et tendre à la fois, ce nouveau recueil brouille les frontières entre les époques, les niveaux de langue, les modes de vie (ainsi, on passe de Mesrine à Montaigne et des Rolling Stones à Modiano). Il glisse sans cesse de l’individuel au collectif, célébrant le quotidien et ce que la poésie nous permet d’y découvrir.