Raoul Ruiz était réalisateur.
Né en 1941 dans le sud du Chili, il découvrit le cinéma étant enfant, avec les péplums, et se lanca à 15 ans dans l’écriture de cent pièces de théâtre.
Après des études en droit et en théologie, il réalise son premier long métrage, Trois tristes tigres en 1968.
Son engagement auprès de Salvador Allende l’ayant contraint à l’exil, il arrive en France en février 1974. Profitant de la liberté de production qu’offre l’INA (Institut national de l’audiovisuel), il réalisa avec Sacha Vierny et Henri Alekan, La vocation suspendue (1977), film expérimental plein d’effets et de trucages. En mouvement perpétuel, il filma au Portugal (Le territoire, 1981), en Hollande (Toit de la baleine, 1982), à Madère (Les destins de Manoel, 1985)…
Son cinéma muta en 1996 avec Trois vies et une seule mort. Moins énigmatique, plus littéral, il va commencer à explorer une narration plus suivie.
Dans les années 2000, il retourna au Chili où il restera jusqu’à sa mort en 2011.
En 1999, il obtint la consécration universelle avec Le Temps retrouvé, une adaptation superbe de l’œuvre de Proust.
Il fut également auteur de plusieurs romans tels que L’Esprit de l’escalier (Fayard, 2012), À la poursuite de l’île au trésor (éd. Dis-voir, 1989), et d’essais sur le cinéma comme Poétique du cinéma (deux tomes, éd. Dis-voir, 1995 et 2006).