On connaît le slogan du chef de file des futuristes, Filippo Tommaso Marinetti, quand il s’en prend à la plus fatiguée des atmosphères poétiques : « Tuons le clair de lune ! »
Le présent recueil relève ce défi, mais pour le renverser et revenir sur les lieux communs du ciel étoilé et des paysages nocturnes pour en dévoiler la vraie modernité, puis les multiples faces cachées.
Les textes de Jan Baetens s’inspirent d’images photographiques de Milan Chlumsky sur la Lune ou Vénus mais aussi sur une idée de la Chine contemporaine en noir et blanc, pour offrir une vision tout autre du ciel et de son immensité. Le ciel devient ici le miroir de ce qui s’offre littéralement sous nos pieds, et vice versa : pour décrire le ciel, les poèmes regardent vers le trottoir, les pavés, l’asphalte et tout ce qui les couvre. Et son immensité se réduit aux quatre murs de la chambre d’hôtel où l’on trouve refuge, non pour se cacher de la nuit mais pour l’y retrouver sous de nouvelles figures qui séparent ici de maintenant.