Publié pour la première fois en 1975, bien avant que l’on ne commence à parler de “roman graphique”, La Cage est aujourd’hui considéré comme un classique, cité dans la plupart des ouvrages sur la bande dessinée.
En 180 pages que ne traverse aucun personnage, Martin Vaughn-James bâtit un univers obsessionnel d’une rare puissance à partir de l’incessante transformation de quelques lieux et quelques objets : chambres peu à peu envahies par le sable, murs qui se lézardent à vue d’œil, larges taches d’huile, d’encre ou de sang, végétation proliférante qui recouvre des ruines, tableaux et cadres amoncelés dessinant le plus aberrant des musées… Mais derrière la folie baroque de ce monde décomposé, se dissimule un dispositif d’une implacable rigueur, derrière le vertige des motifs, la netteté d’un trait “ligne claire”.
L’ouvrage est accompagné d’une préface de l’auteur, qui le resitue dans le contexte des années 70, de la contre-culture et du Nouveau Roman. Il est suivi d’un essai de Thierry Groensteen, « La construction de La Cage », illustré de nombreux documents extraits des carnets de travail de Martin Vaughn-James.