« Ut pictura poesis », disait Horace, mais toute la réflexion moderne sur l’art semble démontrer que tel n’est justement pas le cas. La littérature est en effet un art du temps, la peinture un art de l’espace, et pour cette raison il n’est pas possible de dire que poésie et tableau ou texte et image se ressemblent vraiment. Telle était déjà la grande leçon du Laocoon de Lessing (1776), telle était aussi la conviction de tous ceux qui, Clement Greenberg et son Vers un nouveau Laocoon (1940) en tête, ont essayé de reformuler au XXe siècle les thèses du philosophe allemand.
L’originalité de l’approche de Jean Ricardou est qu’il repense la problématique du double point de vue de l’écriture et du praticien. Le débat sur les rapports entre texte et image n’est ici pas mené dans le cadre d’une spéculation sur l’essence de la peinture, mais en fonction d’une pratique de l’écriture, celle, en l’occurrence, de la description, dont ce petit livre représente sans conteste une des analyses les plus fines qui ait jamais été faite.
Une maladie chronique est le complément indispensable aux grands ouvrages de Jean Ricardou sur le Nouveau Roman et une contribution essentielle à la théorie littéraire contemporaine.