Les séances d’avant-garde de la Cinémathèque française ont pour vocation de montrer aux cinéphiles les classiques reconnus ou méconnus de l’histoire des avant-gardes cinématographiques, en provenance de toutes époques, tous territoires, tous champs formels. Un vendredi par mois, la programmation permet ainsi de repenser les corpus et le patrimoine filmiques grâce à l’exploration des territoires encore négligés du cinéma expérimental, du cinéma engagé ou du cinéma scientifique, afin d’en améliorer la connaissance, la fortune critique et la sauvegarde. Ce rendez-vous mensuel est enfin l’occasion de déceler parmi les initiatives filmiques celles qui témoignent d’une force de proposition expérimentale. Quelles formes d’organisation pratiques et formelles, quelles entreprises authentiquement critiques témoignent d’une réflexion libre, irréductible, non déterminée, que ce soit par l’appareil industriel, les consignes technologiques ou les commandes sociales ?
Le cinéma européen – territoire que revendique Frédéric Sojcher – compte quelques dynasties au travail depuis trois générations : les Renoir, les Buñuel, les De Filippo, les De Sica-Verdone, les Brasseur, les Garrel…
Dans la famille Sojcher, voici le grand-père : Jacques, philosophe et professeur, auteur de (entre autres) La Question et le Sens. Esthétique de Nietzsche (1972), La Démarche poétique. Lieux et sens de la poésie contemporaine (1976) et huit recueils de poésie chez Fata Morgana(1976- 2016) ; mais aussi acteur pour André Delvaux, puis acteur et scénariste pour Claudio Pazienza, qui fut son élève.
Voici le père : Frédéric, cinéaste et professeur, directeur de la collection “Caméras subjectives” aux Impressions Nouvelles, auteur de 16 films et presque autant de livres, parmi lesquels La kermesse héroïque du cinéma belge (1999, sa thèse de doctorat), Le Manifeste du cinéaste (2006), Pratiques du cinéma (2011) ou Le Fantôme de Truffaut (2013).
Voici la fille : Nastasjia, qui à son tour s’enquiert d’un métier et de techniques qui dès l’origine se trouvaient au centre des préoccupations du père (A comme Acteur, 1995) et, au-delà, sur le désir du grand-père qui « a toujours rêvé, lui aussi, d’être acteur » (Je veux être actrice, 2015).
Dans cet univers loufoque, l’antagoniste se nomme « Viva World », c’est la mondialisation fallacieuse et assassine des cultures, des artisanats, des excentricités, contre laquelle ensemble les Sojcher dressent leurs énergies, leurs singulières puissances de vie, puisqu’« un film vivant est un film qui ne ressemble à aucun autre » (Frédéric Sojcher).
Infos pratiques
Lieu : Cinémathèque française – 51 rue de Bercy à 75012 Paris
Calendrier :
Vendredi 22 décembre 2017 (salle Georges Franju)
à 19h30 : Babel Opera, ou La Répétition de Don Juan de Wolfgang Amadeus Mozart d’André Delvaux
à 21h30 : Scènes de chasse au sanglier et Exercices de disparition de Claudio Pazienza
Vendredi 19 janvier 2018 (salle Georges Franju)
à 19h30 : Fumeurs de charme, Requiem pour un fumeur et A comme acteur de Frédéric Sojcher & Un tableau pour y vivre – Regards sur Paul Delvaux de Wilbur Leguebe
à 21h30 : Cinéastes à tout prix et Climax de Frédéric Sojcher
Vendredi 16 février 2018 (salle Jean Epstein)
à 19h30 : HH, Hitler à Hollywood de Frédéric Sojcher
à 21h30 : Je veux être actrice de Frédéric Sojcher
PDF du programme complet : à télécharger